Être libre, ce n’est pas travailler, ni gagner de l’argent. Ce n’est pas être patron, ni le sien, ni celui des autres. Être libre ce n’est pas être en haut d’une pyramide bâtie pour asservir.
« Tu sais, iel est toujours revenu. » Sara lui sert l’infusion fumante dans un petit bol de céramique turquoise. Comme tous les dimanche, Yurgo prend le thé chez sa consoeur fée. Sara connaît Aroxenn depuis l’enfance.
Il a trouvé le journal de Sigrid dans une petite bibliothèque, des dizaines de carnets en cuir noir aux pages noircies d’une écriture nerveuse. Depuis quatre mois, c’est sa seule lecture.
« La liberté d’autrui étend la mienne à l’infini. » Yurgo baisse le livre qu’il tient entre les mains et regarde Aroxenn, étendu à ses côtés à l’ombre d’un chêne ardent. « C’est Bakounine ».
Aroxenn a toujours été un enfant rêveur. Iel ne tenait pas en place. Comme si iel avait constamment le vent dans le dos.
Yurgo se réveille en sursaut. Il regarde son portable posé sur la table de nuit. Trois heures du mat’, merde. Il sait qu’il ne va pas pouvoir se rendormir. Il a le sommeil léger. Même ici, au milieu de rien, dans l’appartement qu’il a aménagé à l’étage de la vieille auberge. C’est une vieille bâtisse…
Une pile de livres dans les bras, Yurgo s’arrête un instant pour regarder dehors. La pluie de novembre fait chanter la forêt. La pluie sur le feuillage qui s’accroche. La pluie sur le feuillage à terre. La pluie sur l’eau de la rivière. Il se faufile entre les tables et les fauteuils et commence à…
Yurgo, libraire au chômage, hérite d’une grande tante qu’il n’a jamais connu. Cet héritage le sort de la galère et lui permet d’accomplir son rêve : ouvrir son café librairie, dans un lieu magique en bordure d’une forêt. Il y fait la rencontre d’Aroxenn, une personne fascinante et mystérieuse, qui semble en savoir beaucoup sur…